21 août 2013

The fifth child, de Doris Lessing.

Fifth-Child

     J'ai lu The fifth child de Doris Lessing en langue originale pour des raisons scolaire. N'étant pas billingue, je n'ai malheureusement pas pu saisir toutes les subtilitées de ce roman de 133 pages, mais je vais tout de même vous donner un aperçu.

     David et Harriet, deux jeunes célibataires de la classe moyenne anglaise dans les années 1960, se rencontrent à une fête d'entreprise. Ils font connaissance et se découvrent de nombreux points communs ainsi qu'une vision identique de l'existance. Après être sortis ensemble durant quelques mois, ils se marient et achètent leur maison, un immense cottage de plusieurs étages garnis de plusieurs chambres déjà meublées. Quelques mois plus tard, Harriet découvre qu'elle est enceinte de son premier enfant. Après une grossesse sans grandes difficultées, elle accouche de Luke, puis l'année suivante de sa petite soeur,Helen, puis de Jane et enfin de son quatrième enfant, Paul. La famille Lovatt vit très heureuse et Harriett annonce qu'elle est de nouveau enceinte pour la cinquième fois. 

    Cependant, cette grossesse est différente des autres. Autant les quatre premières se sont déroulées sans encombres, autant celle-ci fait souffrir Harriett atrocement et l'oblige à accoucher à l'hôpital, contrairement à son habitude où elle accouchait chez elle. Le bébé lui-même n'est pas un bébé ordinaire, plus grand et plus lourd que la moyenne, dôté d'une force colossale, ce "monstre" horrifie sa mère, puis chaque personne qui lui rend visite. Personne n'ose malgré tout l'avouer à Harriett mais Ben révulse les gens dès le premier regard.

    Plus Ben grandit, plus il devient fort et incontrôlable, chacun de ses faits et gestes est d'une violence rare, il terrorise ses frères et soeurs et le foyer de la famille Lovatt, autrefois si pleins de monde et de vie, est devenu totalement vide. Puis un jour, David ne peut plus supporter cette situation et décide d'envoyer Ben dans une maison qui s'occupe de "ce genre de cas" où toute visite est strictement interdite. A son départ, la famille Lovatt retrouve la joie de vivre et peu à peu, Ben sort des esprits, tel un vieux cauchemard que l'on souhaite oublier. Mais Harriett, elle, n'oublie pas. Chaque jour qui passe, elle ne cesse de penser à cet enfant abandonné. Elle décide de lui rendre visite, malgré l'interdiction de son mari et voyant les conditions de vie de Ben, décide de la ramener à la maison, même si elle connait les terribles conséquences de son acte...

    Le personnage de Harriet m'a particulièrement touchée. En effet, cette mère-courage est prête à se mettre à dos toute sa famille pour sauver son enfant d'une situation très critique et mettre en péril le bonheur de sa famille ainsi que de son couple. Même si elle ne comprend pas son fils, elle conserve toujours cet instinct maternel qui va la marginaliser et lui infliger les reproches de sa famille qui n'hésite pas à crier haut et fort qu'elle se portait mieux sans Ben.

    Ce roman est le premier roman que je lis de Doris Lessing (prix Nobel de littérature en 2007) et pour avoir lu le texte dans sa version originale, je peux vous dire que le style de l'auteur est absolument magnifique et épouse parfaitement le récit. C'est un roman puissant est dur par le thème qu'il aborde et la façon dont il est abordé par l'auteur : la différence, le rejet des autres. Les mots qu'utilise l'auteur pour décrire Ben nous le rend totalement haïssable. On hait Ben autant que les autres et on souhaite qu'il sorte de la vie des Lovatt afin qu'ils retrouvent le bonheur d'antan. Mais cette haine pousse à réfléchir et on se sent coupable à notre tour, comme Hariett de ressentir de tels sentiments. Comment aurions-nous agis face à une telle situation ? Quel destin aurions-nous réservé à cette enfant ? La mort comme le souhaite David ? Ou alors comme Harriett, nous l'aurions gardé en vie avec une forte probabilité pour qu'il devienne quelqu'un de dangereux. Je laisse la question en suspend afin que chacun se fasse sa propre opinion.

Posté par Ostinato à 00:12 - - Permalien [#]