La fille du puisatier, de Marcel Pagnol.
La fille du puisatier est ma première incursion dans l'univers de Pagnol et je dois dire que j'ai beaucoup apprécié car c'est vraiment ce que j'appelle "une lecture idéale pour l'été". En effet, dès les premières lignes, Pagnol réussit à nous plonger dans la Provence des années 1940, avec le soleil, le chant des cigales, l'ambiance villageoise, l'accent provençal... Bref, ça sent bon les vacances.Mais pas seulement.
En effet, La fille du puisatier est un livre "avé l'accent" qui traite de manière légère des thèmes forts qui m'ont beaucoup touchés et dont certains sont encore d'actualité.
Pour celles et ceux qui ne connaissent pas spécialement l'histoire de La fille du puisatier, voici un petit résumé :
"Pascal, le puisatier, est veuf. Cependant, entre son ami Félipe, également puisatier, et sa fille aînée, la sage Patricia, qui élève ses jeunes soeurs, il est un homme heureux. Mais Patricia faute avec un jeune officier de l'aviation et attend un enfant de lui. Ce qui aurait pu se résoudre par un mariage se complique lorsque que le bel aviateur est envoyé au front puis porté disparu..."
A travers une histoire assez classique de comédie dramatique, Pagnol reconstitue la France profonde durant la Seconde Guerre mondiale : la présence de l'armée dans les villages, la mobilisation des jeunes hommes valides, la réaction des familles à l'annonce de la mort d'un fils, les permissions, le souvenir de la guerre précédente par l'ancienne génrération...
Malgré tous ces rappels de contexte, la vie suit son cours au village et bientôt, les histoires domestiques prennent le pas sur la guerre. En effet, lorsque Patricia annonce à son père qu'elle a fauté avec Jacques, le fils du "bazar Mazel", celui-ci ne la renie pas, et lorque qu'elle lui annonce qu'elle est enceinte, le puisatier ne la renie toujours pas. Cependant, au moment où ils vont s'expliquer avec les Mazel et que ceux-ci les rejettent, alors Pascal se sent déshonnoré et décide de bannir sa fille de chez lui.
C'est le sentiment de déshonneur qui détruit le bonheur de cette famille et seul le dénouement pourra faire basculer la balance...
En dehors de l'histoire, j'ai également apprécié l'efficacité des dialogues qui sont souvent drôles et par moments touchants, notemment lorsque Pascal est avec le bébé de Patricia. La plume de Pagnol traverse les époques avec une facilité déconcertante et arrive encore à toucher les jeunes d'aujourd'hui.
La fille du puisatier est également un film de Marcel Pagnol réalisé en 1940 et qui sera son seul film durant la guerre, puis Daniel Auteuil en a fait un remake en 2011. Mais il a également été adapté au théâtre en 2010 par Jean Claude Baudracco.
C'est grâce à cette dernière adaptation que ce billet est ma deuxième participation au challenge "En scène ! " d'Eimelle. Bon je vous l'accorde le lien est assez faible mais comme l'a si bien écrit Eimelle "On va dire qu'en tirant un peu cela va rentrer ! "
Ce billet est également prit en compte en tant que billet rétroactif pour mon challenge sur Marcel Pagnol. et il est aussi une énième participation au challenge de Will "La littérature fait son cinéma"