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Lukea Livres
28 mai 2014

La mécanique du coeur, de Mathias Malzieu.

 lamecanique1     J'ai lu ce roman il y a quelques mois, au moment de la sortie de son adaptation au cinéma, mais je vous en parle seulement aujourd'hui car j'avais totalement oublié d'en faire un billet avant ! Quelle étourdie ! 

      Avant de lire ce livre, j'avais lu énormément d'avis dithyrambiques sur la blogosphère littéraire. Tous vantaient l'ingéniosité de Malzieu, ses talents de conteur, l'atmosphère de l'histoire se rapprochant de celle véhiculée par les films de Tim Burton... Tout cela est vrai, mais pour ma part, il m'a manqué quelque chose, cette petite étincelle qui fait les grandes histoires, celle qui donne envie de lire ce conte aux enfants lors d'une longue soirée d'hiver au coin du feu. Pourtant, tous les éléments étaient présents pour faire de ce livre un nouveau classique de la littérature de l'imaginaire mais malheureusement, j'ai trouvé que cela n'avait pas été assez exploité.

     J'ai tout de même pris plaisir à me plonger dans l'histoire de Jack né lors du jour le plus froid du monde à Edimbourg à la fin du XIXème siècle. Dès sa naissance, Jack doit faire face à ses premières difficultés : à cause du froid inédit qui touche la ville, son coeur s'est gelé et n'est plus en état de fonctionner. Mais grâce à l'aide de la sage-femme aux faux airs de sorcière qui l'a mis au monde et qui lui implante une horloge mécanique à la place du coeur, Jack peut désormais vivre sa vie... enfin presque, car il ne peut désormais plus tomber amoureux sous peine de dérégler cette horloge vitale.

    Malgré cette épée de Damoclès qui trône au dessus de sa tête, le petit Jack fait un jour la rencontre d'une jolie petite chanteuse nommée Miss Acacia. Le coup de foudre est immédiat et total, elle ne quittera désormais plus son esprit et dérègle ainsi le coeur déjà bien amoché du petit Jack. Des années plus tard, elle occupe encore les pensées de notre héros, malgré son départ définitif pour la lointaine Andalousie. Mais il en faut beaucoup plus pour que Jack abandonne son destin qui, il en est persuadé, est lié à celui de Miss Acacia. Accompagné dans un périple à travers l'Europe par Monsieur Méliès, un magicien de génie un peu loufoque, Jack suit les traces de sa belle jusqu'en Espagne où de nombreux rebondissements l'attendent...

    Je dois reconnaitre que l'univers développé ici par Malzieu est original, envoûtant et onirique. Il mêle les éléments de la vie réelle à des éléments issus d'un univers fantastique, ce qui donne un mélange détonnant et très particulier, à la fois sombre et merveilleux, réel sans toutefois être réaliste. On y retrouve effectivement des similitudes avec l'univers des films de Tim Burton, ce qui ressort d'autant plus dans la récente adaptation cinématographique. L'auteur porte une attention certaine à l'atmosphère de son récit ainsi qu'à son style d'écriture, très poètique tout en étant très fluide. Cette ambivalence dans le style correspond bien à ce mélange entre l'imaginaire et le concret développé tout au long du roman. 

    Sans être une franche déception, car le style est prometteur et l'histoire est tout de même originale (bien qu'elle ne soit pas à mon goût), La mécanique du coeur de Mathias Malzieu reste pour moi une lecture un peu "ovni" : on ne sait pas trop quoi en penser au bout du compte, on est tour à tour emballé par cette histoire mêlant fantastique et merveilleux, puis la fin laisse un goût d'amertume pas très agréable une fois le livre refermé, ce qui gâche un peu l'ensemble selon moi. Ce roman se situe au carrefour de plusieurs genres littéraires différents qui en font un véritable hybride, comme on a peu l'habitude d'en voir, et c'est ce qui peut parfois déranger le lecteur et ainsi l'empêcher de profiter pleinement de cette lecture.

 

Ce billet rentre dans le cadre de plusieurs challenges auxquels je participe : le challenge "Il était une fois" organisé par Mayartémis sur Livraddict, mais aussi le challenge "La littérature fait son cinéma saison 4" organisé sur ce blog, puisque le film a été adapté au cinéma en février 2014 par Mathias Malzieu lui-même. Sans oublier le Plan ORSEC 2014 chez George.

 

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17 avril 2014

Le Manuel de Saint-Germain-des-Prés, de Boris Vian.

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       Voulant me détacher de la déception engendrée lors de ma lecture de L'Ecume des jours en juillet dernier, j'ai décidé de retenter l'expérience en lisant un autre ouvrage de Boris Vian. Ne souhaitant pas réitérer avec un roman qui aurait pu me déplaire, mon choix s'est porté sur sa chronique d'un quartier parisien qu'il a bien connu : Saint-Germain-des-Prés à son apogée.

      Le Manuel de Saint-Germain-des-Prés devait à l'origine être un guide touristique à destination du grand public fasciné par le bouillonnement culturel et intellectuel dont faisait preuve ce quartier après la Seconde Guerre Mondiale. Néanmoins, en 1950, il modifia son texte pour laisser place à la subjectivité et au ressenti. C'est d'ailleurs ce qui fait tout l'intérêt de cette lecture de nos jours, puisque le quartier tel que l'a connu Vian n'existe plus aujourd'hui. Ainsi, au travers de ce texte, l'auteur nous fait partager l'atmosphère particulière ce quartier qui fut l'objet de tous les fantasmes.

      Ce guide est très complet, Boris Vian prend plaisir à nous narrer l'histoire de son quartier et ça se sent à la lecture de l'ouvrage. La démarche, au premier abord semble scientifique puisqu'il nous détaille les différentes conditions climatiques et géologiques du quartier. Puis, heureusement, la suite est plus historique et artistique ce qui est permet de s'imerger totalement dans cette époque révolue.

     Le Manuel de Saint-Germain-des-Prés se compose de plusieurs parties distinctes les une des autres. Une introduction généraliste sur les conditions de ce milieu précède les faits et mythes qui concernent ce quartier, puis un historique de chaque lieux et rues qui le composent, ainsi qu' un florilège très détaillé des personnalitées ayant fait la renommée de Saint-Germain-des-Prés. Cette dernière partie est selon moi la plus intéressante car Vian parle de certains artistes aujourd'hui devenu des mythes avec un regard de contemporain qui comporte parfois quelques critiques. Ainsi, selon l'auteur, le style d'Albert Camus "aurait plutôt molli" et Jean-Paul Sartre "mériterait bien qu'on lui foute un peu la paix car c'est un chic type". C'est amusant de comparer les avis de Vian écrit au moment où toute cette génération d'artistes et d'écrivains était à son sommet, avec l'image que l'on a d'eux aujourd'hui. On rend alors compte que les deux sont finalement assez opposés.

      Si j'ai préféré cette lecture par rapport à son chef-d'oeuvre L'écume des jours, j'ai néanmoins beaucoup de difficultées à apprécier la prose de Vian en littérature alors que j'affectionne beaucoup ses chansons, telle la célèbre "J'suis snob". Il me reste encore un dernier livre de Vian dans ma PAL, l'Arrache-coeur qui sera peut-être l'occasion d'apprécier pleinement son univers littéraire.

Ce billet est sans doute ma dernière participation au challenge de l'Oeil qui fume consacré à Boris Vian, c'est aussi une nouvelle participation pour le Plan ORSEC chez George ainsi que pour son challenge "Le nez dans les livres saison 2" 

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10 avril 2014

Alabama Song, de Gilles Leroy.

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      Après avoir lu Gatsby le Magnifique cet été, j'ai eu envie d'en connaitre un peu plus sur la vie du célèbre couple des "Roaring twenties": Francis Scott et Zelda Fitzgerald. Il se trouve que j'avais Alabama Song de Gilles Leroy dans ma PAL qui aborde justement ce thème-là. Bien que l'auteur ne respecte pas entièrement les faits historiques et romance un peu leur histoire, j'ai trouvé cette lecture instructive. Ce livre est à prendre malgré tout comme un roman s'inspirant de faits réels et non comme une biographie à proprement parler, vous voilà donc prévenu ! 

     J'avais lu de nombreux avis sur ce roman dans différents blogs de lecture avant de me lancer à mon tour. Certaines avaient souligné l'aspect trop romancé qui personnellement ne m'a pas dérangé et d'autres avaient également regretté la construction bien trop complexe de la narration. Sur ce point, je dois reconnaitre qu'il peut être difficile de se repérer dans les différents retours en arrière que fait le personnage de Zelda pour raconter son histoire. J'avoue avoir été perdue à certains moments, mais l'intensité du récit m'a fait occulter cet aspect. 

      A travers le point de vue de Zelda, Gilles Leroy nous plonge dans l'histoire de ce célèbre couple et s'intéresse à l'ensemble de la vie de cette femme trop libre, trop moderne pour son époque. On suit le personnage depuis sa jeunesse où déjà "la fille du juge" faisait de nombreux ravages autour d'elle. On assiste à sa rencontre avec "le lieutenant Fitzgerald" qui la mènera à sa déchéance la plus totale.

   J'ignorais tout de l'histoire de ce couple jusqu'à ma lecture de ce roman biographique. Ma relation au personnage de Zelda a été complexe, à l'image de cette femme. Je l'ai tour à tour aimée et détestée mais je me suis attachée à elle. On compatit lorsque l'on lit les scènes de violence avec son mari et on voudrait qu'elle connaisse un avenir meilleur. A l'image de ces héroïnes ou personnes réelles, qui sous le vernis de la gloire et du succès connaissent la désespoir et le malheur en rejetant leurs enfant, Zelda pourrait faire figure d'héroïne tragique telle une Médée des temps modernes qui a abandonnée la fille qu'elle a eu de Fitzgerald.

   Le personnage torturée de Zelda est parfaitement retranscrit grâce au style ciselé de Gilles Leroy. J'ai beaucoup aimé la fluidité de l'écriture, la recherche dont il a fait preuve et qui ont su m'emmener vers les années folles. Le roman est parfois dur par son contenu mais on le lit d'une seule traite tant on est happé par le récit. 

    Un roman magnifique qu'ont su reconnaitre les professionnels puisqu'il a reçu le prix Goncourt en 2007.

Ce roman rentre dans le cadre des challenges suivants : Le challenge "Jacques à dit" chez Métaphore, le challenge "F.S.Fitzgerald et les enfants du Jazz" chez Asphodèle et enfin le plan ORSEC 2014 chez George. Il est de plus une participation rétroactive au challenge d'Anne : "Des notes et des mots".

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14 février 2014

L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire IKEA, de Romain Puértolas

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    Un roman qui a fait sensation lors de la rentrée littéraire de 2013 avec un titre à rallonge et une couverture qui attire l'oeil : telle à été ma première pensée lorsque j'ai tenu entre mes mains L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire IKEA de Romain Puértolas, un roman contemporain avec un titre de trois kilomètres et demi qui annonce une histoire loufoque et rocambolesque comme je n'en n'avais pas lue depuis longtemps. 

    J'avais donc un apriori positif sur ce livre qui avait bonne impression auprès des blogueuses littéraire, mais malheureusement ma lecture s'est très rapidement tranformée en déception durant une grande partie du roman. Néanmoins la fin sauve un peu l'ensemble à mes yeux et permet de terminer la lecture sur une note plus positive.

    Alors pourquoi n'ai-je pas aimé L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire IKEA ? L'histoire de ce fakir bourlingueur malgré lui ne m'a pas faite rire, ni même sourire un seul instant bien que je sois habituellement "bon public". L'humour utilisé m'a semblé assez lourd (comme par exemple la façon de prononcer le nom des personnages qui était sensé nous faire décocher un sourir ou encore les jeux de mots usés du type "Lavash (sacrée)") et l'auteur utilise le comique de répétition un peu trop à mon goût, ce qui est tout de même assez lassant à la longue. 

    De plus le personnage principal, Ajatashatru Lavash Patel, m'a semblé assez plat, il très (trop?) naïf, on a du mal à saisir sa psychologie et on a donc du mal à s'identifier à lui tout comme pour les autres personnages. On a l'impression d'avoir affaire à des embreyons de personnages, on sent où l'auteur veut en venir mais il ne va pas au bout des choses, ce qui est assez décevant.

   Je dois cependant reconnaitre certaines qualitées à l'auteur car tout n'est pas à jeter dans ce roman, loin de là. En effet, Romain Puértolas est très bon pour dépeindre les conditions de vie des immigrés clandestins vers l'Europe et plus particulièrement l'Angleterre. Sans être trop dans le pathos, il tend à décrire leur quotidien difficile de la manière la plus juste possible en vue de mettre en lumière l'injuste traitement auquel ils doivent faire face tous les jours. Ces parties militantistes qui prennent en compte les problématiques politiques actuelles sont selon moi les plus réussies de ce roman mais elles ne suffisent malheureusement pas sauver l'ensemble.

   Bref, vous l'aurez compris cette réécriture de Candide des années 2010 ne m'a absolument pas convaincue et je n'aime pas être "fâchée" avec un livre et son auteur comme ça été malheureusement le cas ici. C'est assez rare pour le souligner, mais j'aimerai tout de même lire un autre ouvrage de Puértolas afin de me faire un avis plus complet sur cet auteur et peut-être avoir ainsi une opinion plus favorable.

Ce livre a été lu dans le cadre du jeu sur Livraddict "Choisir le prochain livre de ma PAL" car il m'a été choisit par Bountyfrei et il me permet d'ajouter une nouvelle participation au "Plan Orsec 2014" de George. Il est également une participation à la session de février 2014 (Un adjectif dans le titre) du challenge de Métaphore "Jacques a dit..." et une participation rétroactive au challenge "A la découverte de l'Inde" proposé par Darkness sur Livraddict.

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26 janvier 2014

Mes hommes de lettres, de Catherine Meurisse.

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    Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas plongée dans une BD, depuisAstérix chez les Pictes en fait. Quant à lire une BD aussi drôle et intelligente, c'est bien simple, je ne m'en rappelle plus ! Voilà comment qualifier Mes hommes de lettres de Catherine Meurisse, "drôle", "intelligent", et "trop court" aussi.

   "Intelligent" car c'est une BD qui donne envie de lire des classiques à ceux qui ne les apprécient pas et de les relire pour ceux qui les aiment. "Drôle" car les grands auteurs de notre littérature sont ici tournés en dérision mais toujours avec finesse. Et "trop court" car on tourne les pages à une vitesse folle et le temps passe trop vite et que... enfin bref vous avez compris l'idée.

   L'ouvrage est divisé par siècles (excepté le Moyen-Âge qui n'est qu'une seule partie), il commence donc avec le Moyen-Âge pour se finir au XXème siècle. Les auteurs représentatifs de ces périodes sont bien saisis par la célèbre dessinatrice de Charlie Hebdo et on passe un très bon moment de lecture. Par le biais de l'humour, Catherine Meurisse en profite pour insérer de nombreuses informations faisant partis de l'histoire littéraire ce qui fait que nous, lecteurs, apprenons tout en nous amusant.

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   On ne s'ennuie pas une minute à voir défiler sous nos yeux cet anthologie humoristique de l'histoire littéraire française. Evidement, certaines pages consacrées à certains auteurs sont plus drôles que d'autres (mention spéciale pour Corneille, Victor Hugo et le couple Sartre/Beauvoir qui m'ont bien fait rire !) même si en général, je trouve cet album très réussi. Je voulais aussi souligner la finesse de la scénariste/dessinatrice qui n'est pas tombée dans le piège le plus évident, lorsqu'elle a consacrée une de ses planche à Louis-Ferdinand Céline et qui a établie une habile transition avec le couple Sartre/Beauvoir. 

   Vous l'aurez compris, cet ouvrage est pour moi un véritable coup de coeur et j'ai envie de poursuivre ma découverte de cette talentueuse dessinatrice au travers d'un autre de ses ouvrages consacré aux peintres du XIX ème siècle intitulé Le Pont des Arts.

 

Ce billet rentre dans le cadre du nouveau challenge de chez George : le "Plan Orsec 2014" (Je pense que cet album devrait te plaire car il consacre toute une partie à George Sand ;) ), c'est également une participation au challenge "Le nez dans les livres saison 2" toujours chez George !

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14 janvier 2014

Le Lion, de Joseph Kessel.

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    Voilà un roman qui patientait depuis longtemps dans ma PAL ! Ayant quelques romans (Les mains du miracle, Une balle perdue et L'armée des ombres notament) de cet auteur dans ma bibliothèque, je me suis dit qu'il était grand temps de le découvrir, ne serait-ce que pour me faire une opinion. C'est donc à cette occasion que l'envie m'est venue de lire ce "chef-d'oeuvre". Il se trouve que je l'ai lu il y a un certain temps désormais, néanmoins je conserve encore quelques détails en ma mémoire et j'espère ainsi vous donner mon avis de la manière la plus fidèle possible.

    Le Lion est donc ma première incurssion dans l'oeuvre de Kessel et j'ai beaucoup apprécié le style d'écriture de l'auteur, qui est à la fois simple, fluide, et d'une certaine manière, assez élégant. Les pages se tournent à une vitesse incroyable, on est transporté dans cet univers majeusteux et révolu, devenu quasiment mythique de nos jours. Tout nous semble exotique et donne envie d'en savoir plus. Bref, voilà un livre qui pousse à la curiosité !

    L'intrigue se situe dans la savane kenyane au début du siècle dernier. Le narrateur, un français séjournant dans une réserve  tenue par un ancien braconnier anglais, découvre une incroyable et inhabituelle amitiée liant le lion, roi de la savane, à une mystérieuse petite fille. On découvre les lieux ainsi que leurs histoire sous le regard aventureux du narrateur. 

    L'auteur livre ici une peinture interéssante de la société coloniale anglaise de l'époque, on y découvre une facette assez peu décrite dans la littérature. Il donne une véritable psychologie à ses personnages (qu'ils soient humains ou un lion) mais le personnage de la petite fille me semble être le plus abouti. Sa relation privilégiée avec le lion en fait un personnage central de ce roman. Son ambivalence, son exceptionnelle maturité et son ouverture envers les populations autochtones (chose rare à cette époque) font d'elle un personnage moderne, différente des petites filles décrites à l'époque.

   Car en plus de décrire une exceptionnelle amitiée un lion et une enfant, l'auteur pousse plus loin la réflexion en mettant en avant l'absurdité et le rascisme omniprésent des lois coloniales, il pose ainsi la question sur la place et les conditions de vies des populations qualifiées "d'indigènes". Le roman est, de plus, très documenté sur les us et coutumes de ces populations, tout en respectant les différences culturelles entre les deux civilisations.

    Le Lion est donc une oeuvre enrichissante d'un point de vu culturel et humain, on en apprend plus sur les civilisations nomades vivants en Afrique. L'auteur n'en a néanmoins pas négligé l'aspect littéraire du roman car le style est agréable et la construction narrative est travaillée (la fin m'a beaucoup surprise... je ne vous en dirais pas plus !). Il m'aura permit de découvrir un auteur qui va sans doute entrer dans mon Panthéon personnel et qui en attendant me donne envie de lire d'autres de ses oeuvres.

Ce billet s'inscrit dans le cadre du challenge "Romans cultes" chez Métaphore mais aussi dans le cadre du challenge de Will "La littérature fait son cinéma" puisque le livre a connu une adaption cinématographique en 1962 par Jack Cardiff. C'est également une participation rétroactive au challenge de Nelcie sur Livraddict "A la découverte de l'Afrique".

romans cultes blog  Challenge_La_litt_rature_fait_son_cin_ma_2013  A la découverte de l'afrique

30 décembre 2013

Lorenzaccio, d'Alfred de Musset.

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    Pour cette dernière chronique littéraire de l'année 2013, nous allons retrouver un auteur qui nous est familier puisque je vous en ait déjà parlé sur ce blog au travers d'un billet sur la pièce Les caprices de Marianne. Il s'agit, vous l'aurez compris, d'Afred de Musset, le dramaturge tourmenté que croisons de nouveau grâce à son chef-d'oeuvre, Lorenzaccio.

   Lorenzaccio est une pièce que je connais bien pour l'avoir étudié en profondeur depuis six mois durant mes cours. Je l'avais lu une première fois au mois d'août et mon avis avait été assez négatif. Ce n'est qu'en travaillant dessus que j'ai réussi à saisir les subtilitées et la beauté de cette pièce qui n'est pas facile d'accès pour un lecteur en manque d'expérience. Néanmoins, comment ne pas s'émerveiller devant la description faite par l'auteur de cette "scène historique" où les intrigues de pouvoir et les passions se déchainnent ? La magie du style de Musset a encore opéré sur moi et rend le récit de cette pièce noire et cynnique plus agréable.

    Contrairement aux Caprices de Marianne où l'intrigue était volontairement resserrée et le nombre de personnages réduit au maximum, Lorenzaccio est une pièce qui a été sciement écrite de façon à ne pas être représentable sur scène. C'est ce qui fait son originalité face à la profusion de pièces qui étaient créés à cette époque (ah ! l'époque romantique...), car en mettant en oeuvre tous les moyens possible pour que sa pièce soit impossible à représenter, Musset dénature le concept ancestral de la représentation théâtrale et s'oppose ainsi à tous les codes de son époque.

    Quant à l'intrigue, elle est complexe et multiple car dans cette Florence du XVIè siècle où les Médicis sont au pouvoir, Lorenzo, le favori du Duc de Florence et allié de débauche, doit accomplir sa destiné, c'est-à-dire assassiner le Duc Alexandre, pour se purifier de cette vie de débauche qui est la sienne et retrouver son innocence qu'il avait dans sa jeunesse. Mais le crime peut-il redonner la vertu que l'on a perdue par l'excès et les différents vices ? Au même moment, alors que Lorenzo doit faire face à sa conscience, la marquise Cibo doit quant à elle, faire face à son beau-frère le cardinal qui a apprit sa liaison extra-conjugale avec le Duc Alexandre, et souhaite l'utiliser à des fins personnels et politiques. Au milieu de ces deux intrigues, une troisième se dégage : les bannis de la ville se rallie à une puissante famille florentine, les Strozzi, qui symbolisent l'opposition au pouvoir du Duc. Une révolution est en marche mais un évènement inatendue en bouleversera le cours...

    La multiplicité des intrigues permettent de mettre en avant deux personnages qui m'ont beaucoup touché, Lorenzo et la marquise Cibo qui sont tous deux victimes de leurs situations, de leurs idéaux et... de leurs relations. Ils ont une personnalitée complexe et une fragilité qui est attachante car ils sont les premiers touchés de l'image qu'ils renvoient auprès des autres personnages.

    Il n'y a malheureusement pas assez d'un billet pour vous parler de manière complète cette pièce à la fois magnifique et complexe. Elle n'est pas à la portée de tous et possède une forte symbolique qui nécessite de bonnes bases littéraires au préable, c'est ce qui m'avait fait défaut il y a six mois et m'avait fait passer à côté de ce chef-d'oeuvre. Je vous la conseille cependant car elle aborde de nombreux thèmes passionnants.

 

Cette dernière chronique littéraire de l'année est mon dernier billet pour le challenge "En scène 2013 !" chez Eimelle mais est aussi une participation au challenge "Il Viaggio" toujours chez Eimelle

Emmau-s    CategorieRacine

 

29 décembre 2013

Le voyage de Monsieur Perrichon, de Eugène Labiche.

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    Après vous avoir parlé hier d'une pièce qui nous est contemporaine, Le Paquet de Philippe Claudel, je vais vous parler aujourd'hui d'une pièce beaucoup plus classique qui s'inscrit dans la pure tradition des comédies de Molière. Il s'agit de la fameuse pièce d'Eugène Labiche, Le voyage de Monsieur Perrichon.

    Cette comédie du XIXè siècle raconte les aventures de Monsieur Perrichon, un bourgeois prospère du Second Empire, parti en voyage en Suisse avec sa femme et sa fille Henriette. Cependant, Henriette a fait chavirer les coeurs à deux prétendents qui la suivent, elle et sa famille, tout au long du voyage pour la demander en mariage à son père. Ce périple entrainne évidement quelques péripéties et rencontres en tout genres qui changeront à jamais Monsieur Perrichon...

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    Dans cette pièce, Labiche se positionne comme l'héritier naturel du grand Molière. En effet, tout comme dans Tartuffe et Le Bourgeois Gentilhomme, le dramaturge allie ici la comédie d'intrigue (le triangle amoureux entre Henriette et ses prétendants), l'étude de la bourgeoisie ainsi que l'étude du caractère du personnage principal. Monsieur Perrichon est un personnage à l'image de ces "nouveaux bourgeois" du Second Empire : vaniteux et lâche bien qu' il soit au premier abord sympatique. Mais c'est surtout son ridicule et son aspect burlesque qui interressent Labiche car ils lui permettent, à travers le rire, de critiquer les moeurs des grands de son époque... tout comme un certain Jean-Baptiste Poquelin en son temps. 

    J'avais beaucoup aimé cette pièce lorsque je l'avais lue une première fois étant plus jeune et je me suis rendue compte lors de cette récente relecture m'a permis de mieux savourer encore les répliques ciselées et les situations comiques de ce texte. J'ai ri de bon coeur plusieurs fois et le sourire ne me quittait pas un instant. J'apprécie beaucoup cette pièce et n'hésite pas à la placer dans mes "coup de coeur". Je vous la recommande donc chaudement si vous ne l'avez pas encore lue et j'espère que vous prendrez autant de plaisir que moi à sa lecture.

 

    Ce billet s'inscrit dans le challenge "En scène 2013" chez Eimelle et sera mon avant dernier billet pour ce challenge cette année. Car si le rideau de 2013 ne va pas tarder à tomber, 2014 sera bientôt sous le feux des projecteurs et c'est avec plaisir que je vous annonce ma réinscription à ce challenge théâtral pour sa nouvelle saison.

CategorieRacine

28 décembre 2013

Le Paquet, de Philippe Claudel.

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    Il y avait longtemps que je n'avais pas parlé de théâtre sur ce blog, c'est désormais chose faite avec cette chronique sur Le Paquet de Philippe Claudel. J'ai lu cette courte pièce au mois d'octobre mais je n'en parle qu'aujourd'hui, veuillez, s'il vous plait, excuser mon inexcusable retard !

    Le Paquet de Philippe Claudel est la première oeuvre que je lis de cet auteur et je dois avouer que je n'ai pas été déçue : cette pièce est originale tant dans sa forme que dans son fond car elle nous amène à nous poser de nombreuses questions : Qui est cet homme ? Que cherche-t-il ? Pourquoi possède-t-il un paquet et que contient ce paquet qu'il tient si près de lui ?  

    Avant de parler plus précisément de l'oeuvre, voici quelques mots sur l'intrigue pour que vous puissiez vous situer : Un homme tient contre lui un paquet auquel il semble attacher de l'importance, mais que peut-il bien contenir ? Le cadavre de sa femme qu'il aurait assassiné ou les espoirs de toute une vie ?

    La pièce se situe dans la lignée du théâtre de l'absurde. Contrairement à d'autres pièces qui miseront sur des dialogues entre différents personnages, ici le texte est un monologue qui s'étend sur toute la pièce, l'auteur créé une atmosphère particulière, qui semble lourde, pesante et froide. On a l'impression d'une forte solitude de la part de cet homme dont on ne sait rien. Cependant l'unique personnage sur scène ne semble pas si seul que cela, puisque le paquet est omniprésent, il occupe l'espace, les pensées, les réppliques, il concentre toutes les attentions à son égard.

    Innévitablement, le lecteur se pose la question de savoir ce que contient ce paquet et pourquoi est-il si important pour cet homme marqué par la vie et par le contexte socio-politique actuel comme on peut le lire dans la pièce. Car c'est cet élément qui rend le texte si particulier, on se sent proche de cet homme rongé par le doute car nous avons les mêmes angoisses que lui, nous faisons parti de même monde, il exorcise nos craintes et nos angoisses. Le paquet serait-il le symbole de tout cela ? 

    J'ai beaucoup apprécié cette pièce qui m'a fait réfléchir sur certains aspects de notre société, le personnage semble au premier abord mystérieux mais on est très rapidement en emphatie avec lui lorsque l'on en apprend plus pour lui. Le dénouement m'a semblé inattendu mais convenait parfaitement à la pièce.

    En un mot, je vous conseille de lire cette courte pièce et pour ma part je vais sans doute m'aventurer un peu plus loin dans l'oeuvre de Philippe Claudel en esseyant de me procurer (et de lire !) La petite fille de Monsieur Linh et Le rapport Brodeck.

 

Ce billet s'inscrit dans le challenge "En scène ! 2013" chez Eimelle.

CategorieRacine

31 octobre 2013

Astérix chez les Pictes, de Didier Conrad et Jean-Yves Ferri.

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         J'ai eu un léger apriori avant ma lecture de cette nouvelle aventure d' Astérix. En effet, pour la première fois de toute l'histoire de la série, après 34 albums de bons et loyaux services, Uderzo laisse la main à de nouveaux auteurs qui ont pour mission de sauvegarder l'esprit de la BD tout en la modernisant pour attirer un public plus jeune. La tâche n'est pas facile, mais finalement je ne regrette pas l'arrivée de Didier Conrad et Jean-Yves Ferri aux commandes de ce 35ème tome car en plus d'apporter une tonalité plus moderne à la série, la qualité de l'album permet de faire oublier les déceptions issues des albums précédents ( Le ciel lui tombe sur la tête notamment).

          Il y a malgré tout quelques petits aspects qui m'ont dérangée tel que l'absence du chien Idéfix ainsi que celle de Panoramix. Et puis je trouve que l'ensemble manque cruellement de Romains et de potion magique. J'aurais aimé qu'on nous montre une plus forte présence des légions romaines au pays des Pictes mais elle n'est ici que faiblement suggérée.

        Parlons maintenant des Pictes (ancêtres des Ecossais actuels) qui m'ont semblé très sympathiques et chaleureux. On découvre dans ce nouveau tome un nouveau peuple antique ce qui permet aux auteurs de rester dans la continuité des précédents tomes et aux lecteurs de ne pas être trop surprit, d'être "en terrain connu". Mac Oloch  est un guerrier Pictes qui manquait selon moi de profondeur mais qui restait malgré tout agréable aux lecteurs, on éprouve de la sympathie pour lui. J'ai également apprécié la présence de la loutre (ancêtre de Nessie, le monstre du Loch Ness) qui apporte une touche d'humour à l'intrigue.

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          Vous l'aurez bien compris, j'ai apprécié Astérix chez les Pictes. On retrouve (enfin !) l'esprit des premiers tomes de la série, l'humour, les jeux de mots (drôles) à chaque cases. Le style graphique d'Uderzo à été respecté tout comme les caractères des personnages inventés par Goscinny. L'intrigue quant à elle reste assez classique et convenue mais cela ne m'a pas dérangée plus que cela car un retour aux sources est souvent salvateur ! Ainsi l'hommage aux anciens est respecté, la relève est assurée, j'ai donc hâte de lire la suite des aventures d'Astérix et Obélix écrites par Didier Conrad et Jean-Yves Ferri.

 

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  • "Lukea Livres" est un blog littéraire où je chronique les livres que j'ai apprécié mais aussi ceux qui m'ont déplu. Aujourd'hui, le blog s'est également ouvert aux sorties culturelles et au cinéma. Bonne visite et bonne lecture !
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2014 Reading Challenge
Ostinato has read 9 books toward a goal of 40 books.
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LC à venir...

27 SEPTEMBRE : "La chambre des officiers", de Marc Dugain.
5 OCTOBRE : "A la poursuite d'Olympe" d'Annie Jay.

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